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Giuseppe Penone

Au cours du dernier repas dans la cour de l’immeuble, un de nos voisins, Pierre Sterck qui est critique d’art, nous a parlé de Giuseppe Penone. C’est un artiste italien qui est associé au mouvement de l’art povera fondé à la fin des années 1960. Notre voisin est particulièrement admiratif d’une sculpture de cet artiste, un arbre mort moulé en bronze. Il a rédigé un texte d’une dizaine de pages qu’il nous a déposé dans notre boite aux lettres le lendemain.

En fait cet "arbre des voyelles" se trouve au fond à gauche dans le jardin des Tuileries quand on va vers la place de la Concorde. Nous nous y sommes rendus avec son texte. On croit à première vue que cette partie du jardin des Tuileries n’est pas entretenue et qu’un arbre mort gît là dans les herbes folles. Il n’en est rien, une petite plaque atteste qu’il s’agit l’à d’une oeuvre de Giuseppe Penone et d’un paysagiste.

Le plus amusant, c’est que cet été en allant au musée Van Gogh de Rotterdam, au hasard des rues et des canaux nous sommes tombés sur un deuxième arbre de Penone, avec un cormoran perché à son sommet !

En fait à Beaubourg il y a jusqu’au 24 août 2004 une rétrospective de l’œuvre de Penone. On a pu y découvrir qu’un troisième arbre gisant se trouve dan le jardin de la Fondation Cartier, alors nous y sommes allés à l’occasion de l’expo « Pain Couture by Jean Paul Gaultier ». Cet arbre est raccordé à une canalisation et un filet d’eau coule du tronc comme si une source s’était mise à jaillir de l’intérieur de l’arbre

On peut voir dans l’expo qui se trouve à Beaubourg, la diversité du travail de l’artiste qui creuse les arbres pour en faire ressortir le cœur. Une sorte de foêt d’arbres écorchés compose une salle entière, un éclairage astucieux en projette leurs ombres sur les murs.

Il ne travaille pas que sur les arbres, il met bien souvent son corps au service de ses œuvres. Ainsi il a réalisé des sortes de grosses amphores représentant son souffle (en s’inspirant de dessins de Léonard de Vinci) sur lesquelles on retrouve un moulage de sa bouche qui est à l’origine du souffle et l’empreinte de son corps habillé dessinant avec ses jambes le sillon d’un sexe de femme. Il réalise également des empreintes de sa peau provenant de ses paupières, de sa bouche, de son sexe puis il les projette sur une toile de près de douze mètres de long sur presque trois mètres de haut. Il colle ensuite des milliers d’épines d’acacia sur les sillons que l’on ne soupçonne pas à l’œil nu, réalisant ainsi un tableau d’une grande originalité.

 Lien vers une galerie du site desordre.net qui met bien en images les installations d’arbres de cette exposition.

Toutes ces photos ont été prises par moi sauf celle où l’on voit l’installation de "l’arbre des voyelles" qui est une reproduction d’une image du catalogue de l’exposition.