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L’homme et l’eau

On ne présente plus ce photographe humaniste d’origine brésilienne et de renommée internationale. Son engagement consiste à montrer au monde les plus démunis de la planète, l’inégalité et la pauvreté. Sa photo, son oeuvre sont consacrées à la dignité de l’Homme. Qu’il s’agisse de grandes famines, de réfugiés de guerre, de paysans qui luttent pour récupérer leur terre, de gens qui travaillent de leurs mains comme des esclaves, Salgado est présent. Il passe des années à monter des grands projets photographiques qui sont de véritables fresques historiques. Il a parcouru un nombre incroyable de pays et monté des expositions qui ont fait le tour du monde.

Ses publications font date sur l’état de la misère et de la souffrance humaine, on citera :
 Autres Amériques (1986),
 Sahel : L’Homme en Détresse (1986)
 Travailleurs (1993)
 Terra (1997),
 Exodes et Enfants (2000)
 La Main de l’homme (2002)

En 1994, il quitte l’agence Gama, avec sa femme Lélia Wanick, il fonde sa propre agence de presse, Amazonas Images. Il a reçu tous les prix que l’on peut imaginer dans sa profession.

Dans sa démarche, « L’homme et l’eau » est un livre de transition. Impuissant devant la misère, il se tourne à présent vers l’avenir de la planète, face au réchauffement climatique, à la disparition de la forêt amazonienne, à l’épuisement des ressources naturelles, c’est l’Homme qui va à sa perte.

Quand les éditions terrebleu lui ont demandé des photos sur l’eau Sebastião Salgado fut surpris par cette commande, se demandant même s’il pouvait y répondre favorablement. Dans son immense réservoir d’images, il a réuni presque 90 photos noir et blanc pour illustrer ce thème. Il est normal, qu’après avoir passé 30 ans de son existence à photographier des hommes, que l’eau soit présente sur ses négatifs, l’homme sans eau meurt.
Fontaine, rivière, rizière, lac, pluie, puits, mer, bassin, larmes, égouts, canal, neige, arrosage, piscine, oasis calebasse ... Tout y est, parfois l’eau est absente, elle est partie, elle a disparue, alors les hommes implorent le ciel pour que la pluie tombe. Ce livre est aussi un livre d’actualité car 2005 a été décrétée année de l’eau par l’ONU. Cela préfigure une décennie internationale d’actions consacrées à l’eau, ressource vitale pour l’espèce humaine, qui est de plus en plus menacée.

Les images de cet ouvrage montrent des hommes dans leur élément naturel et c’est là que le travail de Sebastião Salgado évolue. L’homme à force de se considérer supérieur, détruit la nature alors qu’il en fait partie. Convaincu que si rien ne change, l’espèce humaine va à sa perte, Salgado s’est lancé en collaboration avec l’Unesco et le Programme de Nations Unies pour l’Environnement dans le projet Genesis. Son objectif est de montrer la beauté de la terre, de la nature et de leur fragilité en explorant et en photographiant des zones vierges, non abîmées par la civilisation. Le photographe devient à la fois citoyen du monde et explorateur, ce travail devrait prendre fin en 2012, Salgado approchera alors les soixante dix ans !

Le site internet de Sebastião Salgado http://www.terra.com.br/sebastiaosalgado

Terrebleue (Editeur)
Sebastião Salgado (Photographe)
Date parution : 20/04/2005
N° ISBN : 2 909953 08 4
Format : 31 x 24 cm, 87 photos, 157 pages
Prix : 48 euros