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L’insurrection de Varsovie : 1er août - 5 octobre 1944

Cette exposition nous permet de découvrir par des photographies, un pan des plus tragiques de l’histoire polonaise. La ville de Varsovie, vient d’ouvrir au début du mois d’août 2004, un musée de l’insurrection pour rendre hommage aux 18 000 insurgés et 150 000 civils qui ont péri dans les combats qui durèrent 63 jours.
Un des protagonistes, le photographe Sylwester Braun (décédé en 1996 et qui était allé vivre à l’étranger après la guerre), a lui même apporté en 1981, au musée historique de Varsovie, 1520 négatifs inédits qui depuis ont fait l’objet d’expositions et de publications.

On a la gorge nouée à la vue de photos d’enfants morts ou qui vont le devenir, de cadavres pétrifiés, gisants dans les rues, d’hommes et de femmes qui endurent les pires privations. La folie destructrice ne laissera que tristesse et désolation, un champ de ruines, un cimetière à ciel ouvert et des centaines de millier de destins brisés.

En août 1944, deux villes en Europe se soulèvent : Paris et Varsovie. L’insurrection de Paris est violente et brève, celle de Varsovie est longue et douloureuse. Paris, libérée évite la destruction. Varsovie, au cœur de la résistance polonaise, connaît un sort plus cruel, elle sera totalement rasée. Après l’extermination du ghetto juif en janvier 1943 (50 000 morts, après les 250 000 déportés au camp d’extermination de Treblinka six mois auparavant), c’est toute la ville, conduite par le général Bór-Komorowski, qui se soulève contre l’occupant nazi. Elle attend vainement l’aide de l’Armée rouge, stationnée de l’autre côté de la Vistule, qui reste sans réagir.

L’insurrection dure plus de deux mois et se solde par le massacre de plus de 180 000 civils, ainsi que par la destruction totale de la ville. Le 2 octobre, les insurgés capitulent sous la pression des attaques aériennes allemandes. En janvier 1945, l’Armée rouge s’empare de Varsovie et le Comité polonais de libération nationale, soutenu par les Soviétiques, impose un gouvernement communiste provisoire à la Pologne. Les insurgés restés en vie vont se retrouver en camp de prisonniers. Le contrôle soviétique de la Pologne est ensuite tacitement reconnu par les Alliés à la conférence de Postdam.

L’exposition qui rassemble près de 200 photographies prises par les insurgés eux-mêmes, s’organise autour de 4 thèmes :

Le combat : photographies originales des constructions de barricades, prise des lieux les plus importants, ainsi que des tirages numériques de grand format, suspendus.

Souvenons-nous d’eux : portraits de gens connus ou d’anonymes, infirmières, estafettes, combattants...Tous ceux qui sont restés dans les mémoires, immortalisés par l’objectif des reporters tels que Eugeniuz Lokajski, Joachim Joachimczyk, Sylwester Kris BrauN ou Irena Kumant Skotnicki.

La vie quotidienne dans la ville : les problèmes d’approvisionnement, les messes célébrées en plein air, les tombes dans les cours d’immeubles, les mariages, la vie dans les caves, les activités culturelles....

La mort de la ville : tirages numériques et deux installations qui mettent en scène la capitulation, l’abandon de la ville tant par les sections d’insurgés que par la population civile, la destruction de Varsovie puis la reprise de la vie sur les ruines et enfin la reconstruction.

Un film est projeté, présentant Varsovie avant la guerre, pendant les combats et depuis sa reconstruction.

Pour aller plus loin : le livre d’Elisabeth G. Sledziewski "Varsovie 44, récit d’insurrection"

Cette exposition est proposée dans le cadre de Nova Polska, « une Saison polonaise en France ».
Elle est organisée en France par le ministère des affaires étrangères, le ministère de la culture et de la communication et l’Afaa. L’exposition a été organisée en Pologne par la Mairie de Varsovie, le commissariat général polonais, le ministère de la Culture et le Ministère des Affaires étrangères de Pologne, et l’Institut Adam Mickiewicz

Un beau catalogue de 70 pages est remis au visiteur.

Jeu de Paume site Sully
Hôtel de Sully 62 rue Saint Antoine
Du 25 juin au 26 septembre
Exposition ouverte tous les jours de 10h00 à 18h30 sauf le lundi.
Un beau catalogue de 70 pages est remis au visiteur.