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Michael Ackerman à la Galerie VU

Il suffit de descendre des marches pour se rendre dans les sous-sol de l’Agence VU et découvrir le travail de Michael Ackerman. Les murs blancs, le sol en ciment brut, les fils électriques apparents au plafond, le coté « underground » et post industriel des lieux engendrent un décor qui convient parfaitement à l’ambiance des images exposées.
Au premier coup d’œil, on voit des portraits et des paysages. J’ai été attiré et je me suis arrêté devant cette série de portraits carrés, des portraits géants.

© Michael Ackerman

Il y a cette femme triste avec une larme à l’œil et puis ces hommes tourmentés, l’air grave, ils regardent au loin. Ils lèvent les yeux au ciel comme s’ils attendaient une libération, un messager. Il y a aussi celui dont la bouche a disparu dans un mouvement de tête. Dans ces visages, il y a une émotion à fleur de peau, une difficulté à respirer, ils n’étouffent pas encore mais cela ne saurait tarder. On retrouve dans ces images la puissance et la souffrance troublante d’un Francis Bacon.
Michael Ackerman joue avec le noir et le blanc, il fait bondir les contrastes. Il agrandit hors limite les grains de la pellicule. Il chasse les zones de netteté en provoquant un chaos dans les repères de notre cerveau. Nos yeux cherchent à identifier un déjà vu, ils ne trouvent pas.

Christian Caujolle qui dirige la galerie exprime parfaitement la démarche de l’artiste en déclarant : « ... , il cherche d’abord à restituer par l’impact visuel l’intensité d’une émotion. Jeune talent d’aujourd’hui, il prend les risques maximum, brutalisant la photographie et ses conventions pour nous amener à réveiller nos regards un peu lassés. Dans un monde qui sombre aux limites de la folie, les personnages deviennent souvent des fantômes et, lorsqu’ils marchent vers la lumière, nous avons le sentiment qu’ils n’auront pas le temps de l’atteindre. »

Né en 1967 à Tel-Aviv, Michael Ackerman vit à New-York depuis 1974, il est représenté par l’Agence et la Galerie VU.

Une exposition à visiter sans attendre.
Du 10 septembre 2004 au 30 octobre 2004,
la galerie est ouverte du mercredi au samedi
de 14 à 19 heures.
Galerie VU
2, rue Jules Cousin
75004 Paris
M° Bastille ou Sully Morland
Téléphone : 01 53 01 85 81
http://www.galerie-vu.com